Parler de mon travail est compliqué sauf à dire que ce n’est pas un travail mais un plaisir sans cesse renouvelé . Le chemin qui mène de cette matière molle , informe et salissante en pièces solides , propres , voir belles me passionne et m’enchante .Depuis bientôt vingt ans que j’essaie d’apprivoiser , ce matériau grâce a différents stages ,ateliers et expériences personnelles , les merveilleux gâteaux de gadoue de mon enfance prennent forme et parviennent à traduire
mon imaginaire. L’exploration de différentes textures , de mélange de matériau (bois, métal etc…)
Les contraintes des thèmes imposées dans certaines expositions, permettent à l’imagination de s’envoler, à ma curiosité de continuer à expérimenter , et me confortent dans mon refus de m’enfermer dans un style alors que j’ai la chance de travailler une matière qui offre tant de possibilités.
Peintre intuitif, je pratique une peinture du lâcher-prise pour essayer de trouver des parcelles de vie dans la création, pour que la peinture me dépasse, qu’elle me surprenne.
J’essaie de m’écarter de la pensée et je fais confiance en mes mains pour trouver un chemin, je n’imagine pas en pensée, mais au sens propre, en créant l’image qui se découvre devant moi.
Je pars avec une intention, je commence à peindre et j’attends ce moment où les choses se mettent à se faire seules, le moment où, si je veux que ma peinture soit bonne, je doive simplement faire sans me projeter, souvent renoncer à mon idée et laisser parler cette autre chose que je ne peux définir, mais dont je sens l’existence.
Au-delà de ma licence en arts plastiques et de mes formations d’illustratrice et de graphiste, la pratique a toujours été présente, tel un fil rouge, dans ma vie. Cette citation d’André Gide définit parfaitement ce que je ressens : “L’art nait par surcroît, par pression de surabondance. Il commence là où vivre ne suffit plus à expliquer la vie.”
Aujourd’hui, je souhaite également placer la créativité et l’art au centre de ma vie professionnelle en suivant une formation d’art-thérapeute.
Pour cette édition, je choisis de ne vous présenter qu’une partie de mon travail : le dessin.
L’imaginarium, une invitation aux rêves et à l’imaginaire.
Bercée et influencée par la musique, la poésie et la peinture, j’ai créé “L’imaginarium” comme un aquarium à rêves et à poésies.
Un aquarium où mes songes se métamorphosent en images, à moins que ce ne soient, finalement, ces mêmes images qui alimentent sans cesse les vagabondages de mon âme.
Passionnée et sensible depuis toujours aux multiples incursions du passé dans nos vies quotidiennes que ce soit par des objets anciens ou par des éléments architecturaux, j’ai également un rapport très fort avec la nature et son énergie vitale invisible.
Dans sa fragilité apparente réside une grande force et une résilience sans faille, qui lui confèrent une présence et une beauté sans égal, notamment quand elle est confrontée à un héritage humain comme dans une ruine ou un palais abandonné.
Ainsi deux grands thèmes se dégagent aujourd’hui de mon travail:
– « Ces ruines oniriques » où la poésie silencieuse des ruines à l’abandon,
– « Ces murmures invisibles » où la vie secrète de nos objets du quotidien au fil du temps qui passe.
Nathalie Carrié œuvre dans les domaines de la chorégraphie, la scénographie, et les arts visuels.
Les projets multiformes
font dialoguer les champs artistiques .
Ils s’appuient sur la recherche et l’expérimentation du mouvement,
à partir des fondamentaux de la danse :
l’espace/le temps/ le poids.
En parallèle et complémentarité,
irrigué, traversé, en relations, résonances et porosités,
la pratique de la matière :
textile, papier, céramique.
Contact avec la matière
perceptions, sensations, actions et mouvement sont premiers.
La matière guide.
Elle témoigne de l’instant.
Les matériaux
sont essentiellement pauvres, existants, de rebut.
L’élaboration des pièces dans le temps
alterne entre fulgurance (quelques jours) et long terme (plusieurs années)
L’installation
s’inscrit dans un espace donné.
comment donner à voir, percevoir ?
Quels déplacements les visiteurs sont amenés à faire ?