Il y a presque vingt ans, j’ai commencé à déchirer mes toiles et à construire mes supports différemment. La surface plate ne m’était pas suffisante, j’avais besoin de rentrer dans la matière, d’une approche, d’un contact plus fort. Cela ne répondait pas à quelque chose que j’avais vu, mais à un besoin physique que je ne savais pas tellement expliquer.
Heidegger disait que ‘créer l’espace c’est faire librement un don d’endroits. Nous devons apprendre à reconnaitre que les choses ne font pas partie seulement d’un endroit, mais qu’elles sont, elles-mêmes des endroits.’
Ainsi, je crée des espaces pour héberger d’autres espaces.
Dans mon travail j’explore la relation entre l’espace habité et la construction de l’identité, à travers des matériaux et des supports différents. Des tableaux, des sculptures, des installations, mon travail se décline dans des formes différentes. La destruction et la reconstruction font partie de mon processus créatif; un chaos contrôlé, l’opportunité de l’accident, participent de la dynamique sensorielle qui donne naissance à mes œuvres.